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La hausse du prix du pétrole freine la lutte contre l’inflation

Economie

24.10.2023, par Yasmine Einaudi, collaboratrice Trésorerie & Négoce à la Banque cantonale neuchâteloise

Au fil des années, le prix du baril de pétrole a connu des périodes mouvementées aux conséquences économiques importantes. La plus connue à ce jour est le choc pétrolier des années 1973 à 1979, qui a entrainé une baisse généralisée de la croissance de la plupart des pays développés importateurs de pétrole. Aujourd’hui encore, les préoccupations au sujet de l’or noir refont surface et retiennent l’attention des investisseurs.

L’offensive surprise du mouvement islamiste palestinien contre Israël, samedi 7 octobre dernier, a fortement inquiété les marchés financiers. Ceux-ci redoutent une extension du conflit qui impacterait les pays voisins, tels que l’Iran ou l’Arabie Saoudite, d’importants producteurs et exportateurs de pétrole. En conséquence, le prix du baril de pétrole a grimpé de plus de 4% à l’ouverture du marché pour atteindre 88 dollars. Plus récemment, une frappe sur un hôpital de la ville de Gaza a ravivé les craintes de perturbations de l'approvisionnement mondial en or noir et a fait grimper encore le prix du baril à un sommet de 93,30 dollars. Cette hausse du prix du pétrole impacte l’ensemble des agents économiques. Les ménages, par exemple, voient leur pouvoir d'achat amputé par le renchérissement des produits pétroliers et diminuent ainsi leur consommation. Les entreprises, elles, voient leurs coûts de production augmenter et leur profitabilité baisser.

Par ailleurs, la situation au Moyen-Orient sème à nouveau le doute quant à la position que les instituts monétaires prendront, et remet en question le scénario d’atterrissage en douceur de l’économie. En effet, alors que les tensions inflationnistes commençaient gentiment à se dissiper, la hausse du prix du pétrole réduit l’efficacité des politiques monétaires restrictives. Les Banques centrales, qui jusqu'ici ont affiché leur détermination à lutter contre une inflation persistante, pourraient finalement décider de poursuivre les relèvements de leurs taux directeurs au risque de pénaliser la croissance mondiale.

Une version de cet article est parue dans Arcinfo.