La bcn Actualites et medias Actualités La BNS garde le cap du zéro malgré les turbulences

La BNS garde le cap du zéro malgré les turbulences

Economie

30.09.2025, par Jean-Noël Grossin, Gérant de fonds

La Banque nationale suisse (BNS) a maintenu son taux directeur à zéro la semaine passée, le plus bas parmi les principales banques centrales. Ceci après avoir toutefois averti que les droits de douane imposés par le président Trump avaient assombri les perspectives de l’économie suisse à l’horizon 2026. 

La décision de l’institut était largement anticipée par les marchés et a été favorisée par une légère hausse de l’inflation ces derniers mois. Cette annonce était aussi la première décision concernant les taux depuis que Trump a imposé des droits de douane de 39% sur les exportations suisses vers les Etats-Unis en août. 

Des perspectives de croissance en baisse

Concernant ces tarifs, la BNS a déclaré que les entreprises des secteurs des machines et de l’horlogerie étaient particulièrement touchées par les droits de douane, mais que l’impact sur les autres secteurs, notamment celui des services, avait été limité. Néanmoins, la tarification actuelle assombrit considérablement les perspectives économiques de notre pays et, en l’absence d’un meilleur accord, devrait freiner les exportations et les investissements. Compte tenu du niveau élevé d’incertitude, la BNS anticipe désormais une croissance inférieure à 1% pour 2026, contre 1%-1,5% auparavant, et prévoit une légère augmentation du chômage. 

Sur le fil de la stabilité monétaire

Le retour de l’inflation dans la fourchette souhaitée entre 0 et 2% et la relative stabilité du franc par rapport à l’euro éloignent pour l’heure le spectre des taux d’intérêts négatifs. A ce titre, le président de la BNS, Martin Schlegel, a réitéré à plusieurs reprises que la réintroduction d’un taux d’intérêt négatif se heurtait à d’importants obstacles. Cette politique avait suscité des inquiétudes chez les épargnants et les caisses de retraite lorsqu’elle avait été appliquée de décembre 2014 à septembre 2022. 

Au cours de ces prochains mois, l’institut monétaire devra trouver un équilibre subtil, comme un funambule sur un fil, pour éviter deux écueils: ne pas laisser le franc se déprécier trop fortement sous peine de s’attirer les foudres de Washington et ne pas le laisser s’apprécier trop, ce qui risquerait de freiner la croissance économique.

Une version de cet article a été publiée dans ArcInfo