Économie ouverte: formidable atout... et talon d’Achille
La 18e étude sur le PIB romand a été publiée ce mercredi par les six banques cantonales romandes en collaboration avec le Forum des 100 du quotidien Le Temps. Cette publication revient notamment sur les effets de la nouvelle politique commerciale américaine sur l'économie romande.
La Suisse et la Romandie ont fait preuve ces 20 dernière années de résilience, grâce à des produits à haute valeur ajoutée et à la robustesse de la demande intérieure. Leur ouverture internationale les expose toutefois aux aléas de la conjoncture mondiale et aux effets des politiques protectionnistes. L'économie romande est ainsi touchée de plein fouet par la nouvelle politique commerciale américaine. Après une hausse de son produit intérieur brut (PIB) attendue à 1,6% cette année, la croissance romande pourrait se replier à à 0,9% l'an prochain, selon une dynamique économique similaire à celle de la Suisse.
Neuchâtel, canton tourné vers les exportations
Pôle manufacturier de la Suisse romande, Neuchâtel dispose d'un secteur secondaire très développé. Il représente en effet 50,2% du PIB cantonal (moyenne entre 2015 et 2024). En comparaison, il est de 24,9% dans le PIB romand. L’industrie des machines et l’horlogerie (26,7%) ainsi que la chimie-pharma (12,9%) sont sensiblement plus présentes qu’en moyenne romande.
La progression ces dernières années des activités manufacturières, en particulier de la chimie-pharma, a bénéficié à l’économie neuchâteloise. La croissance du canton a également été alimentée par la construction, le commerce, les services financiers ou les services aux entreprises et activités immobilières. La population a augmenté de 0,8% entre 2015 et 2024. Le taux de chômage (3,6% en 2024 et 4,6% en septembre 2025) est proche de la moyenne romande.
En raison de sa sensibilité aux aléas de la conjoncture, le PIB neuchâtelois s’est replié de 0,4% en 2024. Mais malgré un contexte international toujours défavorable, la croissance pourrait rebondir à 0,7% en 2025 et à 1,1% en 2026.
Autres destinations des exportations
Outre les Etats-Unis, la zone euro est la première destination des exportations suisses (37,4%) et romandes (31,1%), avec comme partenaires importants l'Allemagne, l'Italie ou encore la France.
Hors zone euro et Union européenne, citons comme destinations clés le Royaume-Uni (5,0% et 6,8%) ou encore l'Asie (26,6% et 28,0%, ceci sans le Moyen-Orient), soit plus même que les Etats-Unis (16,8% et 19,4%).