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Secousses durables chez les grands groupes

Investissement

17.08.2021, par Gary Sapsford, Conseiller Private Banking

Les grandes entreprises sont de plus en plus nombreuses à consulter leurs actionnaires sur leur politique environnementale. Ces résolutions appelées « Say on Climate » permettent aux actionnaires d’envoyer un message clair au conseil d’administration sur l’étendue et la vitesse d’implémentation des mesures prises en faveur du climat. Elles ont vu le jour sous l’initiative du fonds spéculatif britannique TCI (The Children's Investment Fund Management) et connaissent une popularité croissante, soutenues par les grands noms de la gestion d’actifs.

Selon une étude du cabinet de conseil Squarewell Partners, on dénombre 25 groupes dans le monde qui ont sondé leurs actionnaires au premier semestre 2021, tels que TotalEnergies, Unilever, Royal Dutch Shell, Vinci, Aviva et Glencore. La liste s’agrandit avec les sociétés indiquant leur intention de recourir à de tels votes dans un avenir proche. Ces résolutions ont reçu en moyenne plus de 90% de soutien et témoignent de la sensibilité des investisseurs pour la problématique durable. L’étude révèle cependant que les résolutions adoptées à l’initiative propre du management ne suivent pas toujours les exigences des créateurs du concept et seulement 6 des 25 entreprises concernées se sont engagées à un vote régulier. Du côté des investisseurs, tous n’adhèrent pas forcément au concept. Le fonds de pension californien Calpers émet par exemple des réserves sur l’efficacité du mécanisme qui reporte à tort les responsabilités des conseils d’administration sur les actionnaires.

Le développement de ces initiatives témoigne du pouvoir de certains actionnaires activistes dans le domaine de l’investissement durable, à l’image du coup opéré en mai par le fonds spéculatif Engine N°1 face à ExxonMobil. Ce fonds, existant alors depuis seulement 6 mois, a réussi à imposer 3 représentants au conseil d’administration du géant pétrolier alors qu’il ne possédait que 0,02% des 250 milliards de dollars de capitalisation boursière. Dans l’investissement durable, nul besoin d’être un géant pour avoir de l’impact.

Une version de cet article est parue dans Arcinfo.