La BCN Actualites et medias Actualités «Pour des rénovations, nous trouvons presque toujours des solutions de financement»

«Pour des rénovations, nous trouvons presque toujours des solutions de financement»

DurabilitéImmobilier

20.06.2023, par Marie-Laure Chapatte, responsable RSE

Les Suisses ont voté oui à la Loi sur le climat (appelons-là ainsi). Les acteurs financiers ont un rôle à jouer dans la décarbonation de l’économie. Entretien avec Carole Wirth, responsable du Centre de conseils de Peseux, qui déménagera bientôt dans un espace tout neuf, plus spacieux et adapté aux besoins actuels de la clientèle. 

Avez-vous le sentiment d’une prise de conscience de votre clientèle quant à la nécessité de décarboner l’économie?

L’empreinte carbone de leur bien immobilier, ce n’est pas vraiment le premier sujet qui est abordé. En revanche, avec l’augmentation des coûts du mazout et énergétiques en général, avec la difficulté d’approvisionnement de certains matériaux, les propriétaires se posent toutefois ces questions en lien avec leur consommation énergétique. Leur objectif: gagner en autonomie, par exemple via des panneaux solaires photovoltaïques, et réduire les coûts à long terme notamment.

Est-ce votre rôle de les sensibiliser à ces questions ?
Oui, la BCN, en tant qu’acteur hypothécaire majeur du canton de Neuchâtel, doit veiller à ce que son parc immobilier soit en adéquation avec les normes environnementales actuelles. Nous abordons donc ce point afin de trouver une solution pour le client et ainsi accroître le confort de son habitation.

Alors rénover un bien, c’est évidemment bon, voire nécessaire, pour l’environnement et pour le confort d’habitation. Mais est-ce également intéressant d’un point de vue strictement financier?

Nous avons un simulateur sur notre site internet qui permet de faire des projections financières. Le retour sur investissement n’est pas direct et il faut plutôt avoir une vision à long terme. Mais pour préserver la valeur du bien, des travaux de rénovation réguliers sont nécessaires.

D’une certaine manière, on peut dire que les biens qui n’auront pas été assainis vont devenir toujours moins attractifs?

Lorsque nous évaluons un bien, nous tenons compte de l’enveloppe «travaux» qu’il faudra réaliser les 5 à 10 prochaines années. Ces éléments sont importants pour déterminer un prix cohérent par rapport au marché et aux rénovations futures. On ne peut pas dire moins attractif mais certainement moins valorisé en fonction de l’état global du bien lors de la mise en vente.

Si une personne vient et qu’elle dit «Je veux faire des travaux». Quelles sont les premières étapes à initier?

On distingue deux types de clientèle. D’un côté celle qui anticipe en amont et planifie sereinement les travaux à faire sur un horizon temps. Dans ce cas idéal, on détermine ensemble la capacité d’endettement afin que le projet puisse aboutir dans les délais et dans le budget prévus. De l’autre côté, celle qui n’a malheureusement plus le choix - la chaudière vient de lâcher par exemple - et il faut trouver des solutions dans l’urgence.

L’ampleur des travaux qu’elle pourra réaliser dépend de sa capacité financière, mais dans la pratique, également via le jeu des subventions, trouvez-vous des solutions ? 

Hormis quelques exceptions, oui, car la valeur du bien à long terme est aussi déterminante pour la BCN. Nous mettons en avant les produits tels que le 3e pilier pour l’amortissement de la dette ou la constitution d’un capital pour de futurs travaux. Nous avons également des offres EcoHabitat attractives pour les rénovations et les changements de chauffage. Les propriétaires disposent de réelles opportunités pour réduire leurs factures énergétiques, maintenir la valeur de leurs biens, tout en bénéficiant de soutiens financiers, c’est le bon moment!