«Nous plaçons la durabilité au cœur de la stratégie de la BCN»
Le monde bancaire connaît ces dernières années des transformations majeures, avec notamment l’augmentation des préoccupations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG). C’est dans ce contexte que la BCN a publié son deuxième rapport de responsabilité sociétale d’entreprise (RSE). Complétant le rapport de gestion, il permet d’appréhender les activités et objectifs de la banque au-delà des aspects strictement financiers, comme le détaille Marie-Laure Chapatte, responsable RSE.
En quoi est-ce le rôle d’une banque de se préoccuper de développement durable?
Marie-Laure Chapatte: La loi sur le climat et l’innovation, votée par le peuple suisse en 2023, a pour objectif «d’orienter les flux financiers de manière à les rendre compatibles avec un développement à faible émission capable de résister aux changements climatiques». Les établissements financiers ont donc l’obligation d’analyser les financements de projets immobiliers ou d’entreprises à travers ce prisme de durabilité et de responsabilité. D’ailleurs, les régulateurs s’intéressent toujours plus à la manière dont nous gérons ces nouveaux risques, notamment ceux liés à la nature et au climat.
Quels engagements concrets la BCN a-t-elle pris?
La BCN a placé la durabilité au cœur de sa stratégie. Elle a établi une feuille de route de décarbonation pour ses propres émissions de CO2 de fonctionnement d’ici à 2040 afin d’être alignée avec les ambitions du canton de Neuchâtel. Du côté de la clientèle, nous proposons des outils, comme la plateforme Myky.ch, et des produits, comme la gamme EcoHabitat, pour accompagner les propriétaires dans l’amélioration de la qualité énergétique de leur bien. Et pour soutenir les PME du canton dans leurs démarches RSE et leurs propres efforts de décarbonation, nous proposons depuis avril la plateforme Need (Neuchâtel, entreprises durables) en partenariat avec la Chambre neuchâteloise du commerce et de l’industrie. Nous venons également de signer les Principes de l’investissement responsable des Nations Unies (UN-PRI).
Vers quelles perspectives nous acheminons-nous pour les prochaines années?
J’aime bien utiliser l’image du bâton et de la carotte. Aujourd’hui, aussi bien les autorités que les banques jouent plutôt la carte de l’incitatif, en proposant des solutions ou des conditions attractives pour mettre la population et la clientèle en mouvement. La subvention solaire octroyée par la BCN en est un parfait exemple. Mais d’ici à quelques années, le recours au bâton sera peut-être nécessaire face à l’urgence de la transition.
Pour la deuxième année, la banque a édité son rapport RSE. Pourquoi cette publication volontaire?
Tout d’abord, elle est volontaire, mais nous savons qu’au regard des développements réglementaires, elle va devenir obligatoire dans un proche avenir. C’est donc une manière d’anticiper, mais surtout, cela permet à nos parties prenantes (clientèle, personnel, actionnaire, etc.) de comprendre nos engagements, nos ambitions et de les challenger. En effet, la BCN de demain sera différente de celle d’aujourd’hui: elle devra, comme ses pairs et les autres entreprises, trouver des modèles lui permettant d’accroître son impact positif en minimisant ses externalités négatives.