La BCN Actualites et medias Actualités La croissance économique en perte de vitesse

La croissance économique en perte de vitesse

EconomieInvestissement

12.09.2023, par Arielle Raemy Schwab, Conseillère Private Banking Littoral

La hausse des taux d’intérêt à laquelle nous assistons depuis quelques mois oblige les banques à resserrer leurs conditions d’octroi de crédits. En effet, ces dernières craignent un environnement macroéconomique moins favorable et une détérioration de la valorisation des actifs mis en nantissement, comme les biens immobiliers par exemple.

Ce durcissement à l’octroi de crédits est une condition sine qua non des banques pour une bonne gestion des risques, afin d’éviter des pertes à leur bilan. Les instituts financiers veulent éviter de se retrouver en position délicate à l’instar de ce que les Etats-Unis ont vécu ce printemps avec la Silicon Valley Bank, qui a dû être reprise in extremis par la banque First Citizens afin d’éviter de mettre la clé sous le paillasson. 

Néanmoins, bien que nécessaires, ces mesures ne sont pas sans conséquence sur la croissance économique. En effet, si le coût du crédit s’avère plus élevé que le retour sur investissement du projet pour lequel le crédit est demandé, l’entreprise, ou le particulier, renoncera non seulement à demander un crédit, mais sera encouragé à réduire ou à rembourser de la dette existante. On parle alors de réduction de la masse monétaire, ce qui porte préjudice à la croissance économique.

A contrario, lorsque le coût du capital est plus abordable, les entreprises ou les particuliers sont incités à emprunter et la banque crée de la monnaie scripturale en accordant un crédit. Elle constitue par la même occasion un dépôt bancaire en mettant à disposition de son client la monnaie ainsi générée. Cette action accroît la masse monétaire et contribue positivement à la croissance du produit intérieur brut. 

A l’heure actuelle, la quantité d’argent disponible décélère nettement que ce soit via les hausses de taux d’intérêt, la contraction des bilans des banques centrales ou la baisse de la demande pour les crédits de la part des ménages et des entreprises. En conséquence, l’argent change de mains moins rapidement, ce qui devrait conduire l’économie mondiale vers un ralentissement marqué, voire une récession au cours de ces prochains mois. 

Une version de cet article est parue dans Arcinfo.