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Encore des hausses de taux à l’horizon

Economie

08.11.2022, par Fabio Muccigrosso, gérant de fonds

Des taux plus élevés plus longtemps. Voilà ce qui ressort de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), lors de laquelle elle a relevé son taux directeur de 75 points de base.

Si le mouvement sur les taux était largement escompté par les marchés, la dureté du ton employé par le patron de la Fed en conférence de presse a quant à elle surpris. En effet, Jérôme Powell a déclaré que la banque centrale avait «du chemin à faire» avant de pouvoir envisager de suspendre les hausses de taux. Il a aussi ajouté que le pic des taux directeurs (que l'on appelle «taux terminal») serait probablement plus élevé que ce que lui et ses collègues avaient auparavant estimé.

Par ce message, il a douché les espoirs des investisseurs de voir la Fed «pivoter», soit abaisser les taux face à la dégradation de la situation économique. Ces spéculations avaient émergé en octobre à mesure que d’autres banques centrales montaient leurs taux directeurs moins fortement qu’attendu. La Banque d’Australie avait relevé son taux de 25 points de base, contre 50 anticipés. Ensuite, c’était au tour de la Banque du Canada de rehausser ses taux de 50 points de base, contre les 75 escomptés.

Un avenir incertain...

Bien que les perspectives de ralentissement conjoncturel commencent à préoccuper certains banquiers centraux, les récents propos du patron de la Fed indiquent qu’il est encore trop tôt pour tabler sur un éventuel «pivot» de la politique monétaire. D’autant plus que les récentes statistiques sur l’inflation continuent de surprendre à la hausse et que les tensions sur les marchés de l’emploi persistent. En revanche, il est possible que les gardiens de la monnaie ralentissent la cadence avec des hausses de taux moins importantes en 2023. D’une part, nous estimons que les pressions inflationnistes diminueront ces prochains mois grâce à des effets de base favorables. D’autre part, les banques centrales voudront éviter de resserrer les conditions financières trop durement, par crainte de faire basculer l’économie dans une récession sévère.

Une version de cet article est parue dans Arcinfo.