Vers un retour des taux négatifs?
Depuis le sommet de 1,75% atteint en juin 2023, la Banque nationale suisse (BNS) a progressivement réduit son taux directeur pour le porter à 0,25% lors de la dernière réunion en mars. Malgré que la politique monétaire actuelle soit considérée comme «accommodante», plusieurs raisons pourraient pousser l’institution à abaisser le taux directeur en territoire négatif.
Franc comme valeur refuge
D’abord, l’inflation ne cesse de s’affaiblir. Pour le mois d’avril, l’indice des prix à la consommation est ressorti en-dessous du consensus à 0%. Il se situe ainsi tout en bas de la fourchette de stabilité des prix fixée par la BNS (0% à 2%). Ensuite, le climat d’incertitudes créé par la politique tarifaire de Donald Trump a incité les acteurs financiers à se tourner vers des valeurs refuges comme le franc qui s’est apprécié. La force du franc est d’ailleurs une véritable épine dans le pied pour la BNS car elle pénalise fortement les entreprises suisses. L’économie helvétique étant en grande partie axée sur l’exportation, la croissance du pays pourrait se retrouver impactée négativement.
Scénario de taux négatifs
Pour le moment, les économistes anticipent un retour des taux d’intérêt négatifs au mois de septembre. Une petite partie des analystes pense toutefois que la BNS agira plus rapidement avec une baisse d’un demi-point dès la réunion de juin. Un scénario qui n’est pas impossible au vu de la faiblesse structurelle de l’inflation et de la souveraineté du franc.
Un changement de paradigme dès le mois prochain remanierait le fonctionnement de l’économie, encourageant la demande de prêts bancaires et réduisant les rémunérations. Cela affaiblirait également l’attractivité de la Suisse pour les investisseurs étrangers. De cette manière, la BNS pourrait parvenir à affaiblir le franc tout en relançant la consommation.
Une version de cet article est paru dans ArcInfo.