Un scénario digne d’un conte de fées
Jusqu'ici, 2024 s'est plutôt bien passé en bourse puisque plusieurs indices évoluent sur des records ou flirtent avec eux.
Cependant, les parcours sont très disparates avec des écarts de performance considérables. En haut de l’affiche, on retrouve le marché japonais, qui a gagné plus de 8%. A l’inverse, le mois a été terrible pour les places chinoises, qui ont poursuivi leur dégringolade et perdent plus de 6%. La technologie et le luxe restent les secteurs les prisés de ce début, soutenus par des publications de résultats solides. En Suisse, même si les entreprises exportatrices souffrent du franc fort, les résultats affichent une belle résilience et le SMI progresse de 1,76% sur le mois.
Les marchés ont plébiscité une série de données macroéconomiques très favorables, soutenues par le discours accomodant de Christine Lagarde ainsi que les annonces de mesures de relance en Chine. Aux Etats-Unis, l'économie semble invincible, avec une croissance solide – mais sans surchauffe – et une inflation stable. Le fait que l’économie américaine soit ressortie relativement indemne du cycle de hausse des taux d’intérêts est un fait remarquable. En Europe, la conjoncture moins résiliente montre des premiers signes de stabilisation et un renversement de tendance dans l’industrie. De plus, la dernière enquête trimestrielle du crédit de la BCE montre une nette amélioration de la demande et des conditions d’octroi du crédit, indicateurs traduisant généralement une amélioration du cycle. En Chine, les mesures de soutien à l’économie se multiplient, même si la crise de l’immobilier persiste.
L’environnement global pour les marchés financiers s’est donc consolidé à plusieurs égards: l’inflation décélère, la consommation reste vigoureuse, la croissance ressort meilleure qu’attendue et le marché du travail se refroidit en douceur. De quoi créer un terreau pour des baisses de taux d’intérêts et un contexte favorable pour les marchés. Cependant, le décalage entre les anticipations de marché concernant le début et l’amplitude des premières baisses de taux en 2024 et les discours bien moins empressés des banquiers centraux incite à conserver un zeste de prudence.
Une version de cet article est parue dans Arcinfo.