La BCN Actualites et medias Actualités «Un MBO nécessite un dialogue franc et ouvert entre les parties»

«Un MBO nécessite un dialogue franc et ouvert entre les parties»

PME

11.04.2022, par Marie-Laure Chapatte, responsable Communication & Pôle économique

Après l’arrêt lié à l’arrivée du Covid, les transmissions d’entreprises signent un retour marqué dans le canton de Neuchâtel. Pedro Palomo, directeur Marché à la BCN, détaille les étapes clés lorsque des cadres souhaitent reprendre la PME où ils sont actifs. 

Comment se positionne la BCN dans ce segment de financement?

Pedro PalomoPedro Palomo: La BCN est un acteur central dans le canton de Neuchâtel en matière de transmission des PME. Une grande majorité des repreneurs consultent nos spécialistes pour solliciter un financement ou se faire accompagner tout au long du processus de reprise.

On sait que la reprise familiale s’avère intéressante pour le tissu économique, grâce au maintien d’un centre de décision local. L’ancrage est-il le même lors d’un management buy-out (MBO)?

Pleinement, car les repreneurs font déjà partie de la société. Ils partagent donc les valeurs existantes et ont très souvent à cœur de perpétuer l’esprit et les recettes qui ont contribué au succès de l’entreprise avec une vision à long terme.   

Comment aborder un MBO et quelles sont les principales étapes?  

Avec un dialogue franc et ouvert entre les parties. Le processus démarre par un examen détaillé de l’entreprise, soit une due diligence, et s’achève par la conclusion du contrat de vente. Dans l’intervalle, il faut procéder à une évaluation de la société puis structurer le montage financier, fiscal et juridique de l’opération. Il s’agit enfin d’organiser la reprise opérationnelle et une communication efficace. Chacune de ces étapes doit être franchie avec une parfaite compréhension et la validation des parties impliquées.

Les cadres disposent souvent de moyens insuffisants pour racheter les entreprises dans lesquelles ils sont actifs. Quelles solutions s’offrent à eux?

Le financement d’une opération de reprise implique souvent divers intervenants, ce qui permet de pallier un manque de fonds propres des repreneurs. Le financement bancaire traditionnel s’avère parfaitement compatible avec un prêt du vendeur. La capacité de crédit peut par ailleurs être augmentée grâce à des cautionnements fournis par des organismes spécialisés, tels que le Cautionnement Romand ou la Fondation de cautionnement de la BCN. La prise en compte de ces divers facteurs permet dans les dossiers sérieux d’assurer le financement tout en offrant une bonne répartition des risques.

Quel est le rôle de la banque dans ce type de transmission?

Outre son implication comme créancier, la BCN offre, au travers de ses spécialistes, des conseils financiers et toutes les prestations pour répondre à chaque besoin, tant au niveau de l’entrepreneur que de sa société. La connaissance du tissu économique est également un atout que la BCN met en avant pour accompagner la clientèle commerciale tout au long de son évolution.

Hormis les aspects financiers, y a-t-il des éléments déterminants pour un MBO réussi?  

Bien entendu! Les relations entre vendeur et acheteur après la phase de reprise doivent être clairement définies, de même que le rôle et l’implication des employés et des cadres de la société. La communication à l’interne de l’entreprise et auprès de la clientèle doit être parfaitement orchestrée.

Passer du rôle d’employé à celui de patron, c’est également un défi, non?

C’est un élément déterminant. Bien que maîtrisant pleinement l’organisation et les atouts de la société, le repreneur doit d’emblée endosser son nouveau rôle de patron et apporter la dynamique nécessaire à l’entreprise. Il doit avoir confiance en ses capacités et assumer les nouvelles responsabilités.