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Route sinueuse pour l’industrie automobile

Economie

22.01.2019, par Nicolas Schwaar, conseiller Private Banking

En 2018, les ventes de voitures neuves ont reculé de 4% en Chine. Une première depuis 1990. Les chiffres publiés par l'Association chinoise des constructeurs (AACM) ne sont pas une surprise, le marché chinois n’ayant fait que de décroître depuis l’été, avec des baisses à deux chiffres. Les perspectives sont mitigées.

D’un côté, l’AACM s’attend à stabilisation des ventes en 2019, alors que d’autres établissements sont plus pessimistes, à l’image de Goldman Sachs. La banque américaine table sur une chute du marché de 7% cette année. 

Le recul de la demande chinoise est préoccupant pour les grandes marques qui ont massivement investi en Chine au cours des années de prospérité, tel que Volkswagen. Le groupe allemand a ouvert fin août une nouvelle usine à Tianjin en vue d’augmenter sa production de 300'000 véhicules par an.

A cet environnement morose vient s’ajouter les nombreux défis auxquels l’industrie automobile doit faire face en Europe, comme l’entrée en vigueur des nouvelles normes d’homologation des véhicules WLTP ou même l’interdiction des voitures diesel dans certaines villes. Sans oublier la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis qui menace la solidité de la croissance mondiale.

Prises de mesures

Certains gros acteurs ont déjà annoncé des mesures, parfois drastiques, pour s’adapter à un environnement nouveau et plus compétitif. Nissan a réduit de 30'000 unités ses perspectives de production pour les prochains mois. Plus récemment, les groupes Ford et Jaguar Land Rover ont annoncé des suppressions d’emplois.

Si le déclin venait à se poursuivre, les constructeurs et équipementiers automobiles pourraient faire face à d’importantes surcapacités de production et à un affaiblissement de leurs marges. En bourse, l’inquiétude des investisseurs s’est traduite par la mauvaise performance des valeurs automobiles. Depuis fin mai 2018, la capitalisation boursière de Ford, Fiat Chrysler et Renault a fondu de 25%, tandis qu’un des spécialistes du pneu, Continental, a fait pire en baissant de 40%.

Une version de cet article est parue dans Arcinfo.