La BCN Actualites et medias Actualités Quelques pistes pour améliorer ses finances une fois à la retraite

Quelques pistes pour améliorer ses finances une fois à la retraite

Investissement

07.11.2019

Existe-t-il, pour les rentiers, des moyens de mettre du beurre dans les épinards? Sandra Hegetschweiler, conseillère en planification financière à la Banque Cantonale Neuchâteloise, livre quelques conseils.

Sandra Hegetschweiler, faire des placements, est-ce une bonne manière d’améliorer sa retraite?
Tout dépend de sa situation personnelle, de son patrimoine global, de son budget et de ses objectifs. Se tourner vers les placements peut en effet se révéler intéressant. Pour cela, il faut déterminer avec son conseiller son profil d’investisseur et son horizon temps. En effet, dès qu’on parle de retraite, il est primordial de viser un rendement moyen sur le long terme et de ne pas tenter des expérimentations.

Pour certains, continuer à travailler au-delà de l’âge légal de la retraite représente un bon moyen de conserver un certain niveau financier. Est-ce une bonne option?
Chaque situation étant particulière, il est difficile de donner une réponse générale. Plusieurs éléments sont à prendre en compte: est-ce que l’employeur donne la possibilité de le faire? Est-on encore en santé pour exercer? Vaut-il la peine de continuer à travailler, alors que la tendance des taux de conversion de son 2e pilier est à la baisse? Quel sera l’impact sur la charge fiscale? Seul un «check-up» individuel avec l’aide d’un spécialiste en planification financière permet de mettre en place, dès l’âge de 50 ans, des mesures en fonction de ses propres objectifs et de sa fortune pour déterminer s’il y a une nécessité de travailler au-delà de l’âge légal de la retraite.

Car les bénéfices financiers liés à la poursuite d’une activité professionnelle ne se limitent pas au simple salaire…
Si un retraité a la possibilité de poursuivre une activité lucrative, il peut demander un ajournement de sa rente AVS d’un à cinq ans; celle-ci sera dès lors majorée avec un supplément mensuel. Dans le cadre de son 2e pilier, il faudra se référer au règlement en vigueur afin de connaître les modalités quant à une retraite différée. Quant au 3e pilier a, un retraité poursuivant une activité avec un revenu soumis aux cotisations AVS peut continuer à effectuer des versements déductibles.

Pensez-vous que la réforme des retraites en cours peut amener des solutions à ce niveau?
Les différentes analyses montrent que depuis 2002, les rentes projetées des 1er et 2e piliers ont diminué, la lacune de prévoyance ne cessant de croître: augmentation de l’espérance de vie, faiblesse des rendements et baisse des taux de conversion constituent les raisons principales.

La réforme AVS 21 améliore la flexibilisation de la retraite déjà existante via différentes mesures afin d’encourager à poursuivre l’exercice d’une activité lucrative. Selon la planification du Conseil fédéral, la mise en application de la réforme est prévue au 1er janvier 2022 et pourrait donc amener des solutions jusqu’en 2030. Mais la question du long terme subsiste.

Auriez-vous d’autres idées qui permettraient d’améliorer sa retraite une fois qu’on l’a déjà entamée?
Malheureusement, les mesures d’optimisation s’amenuisent après l’entrée en retraite, d’où l’importance d’anticiper. D’ordinaire, des solutions d’assurance sont possibles, mais la faiblesse actuelle des rendements constitue un vrai bémol. Si un retraité a opté pour un retrait – même partiel – de son avoir de 2ème pilier sous forme dite en «capital» au moment de son entrée en retraite, il pourra s’orienter vers des investissements afin de faire fructifier cet avoir.

Pour les propriétaires de bien immobilier, une alternative de source de financement existe au moyen d’un emprunt hypothécaire ou de l’augmentation de ce dernier dans les limites et ratios usuels des banques.  Enfin, vendre à terme son bien immobilier peut permettre de dégager des liquidités.

 

Une version de cet article est parue dans Générations.