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Que font les entreprises neuchâteloises en matière de RSE?

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14.06.2024, par Elodie Aubert, Conseillère économique BCN & Patricia Da Costa, Economiste CNCI

Pour le monde entrepreneurial, la notion de « responsabilité » sociétale peut faire peur alors que la RSE peut être une véritable opportunité d’innover, de se démarquer et de contribuer positivement au développement de l’entreprise à long terme.

Elle embrasse une large palette de thèmes que les entreprises doivent prendre en considération, comme l’efficience énergétique et la décarbonation, l’environnement, les conditions de travail, les droits de l’Homme, la concurrence équitable, les intérêts des consommateurs, la fiscalité ou encore la transparence. Dès lors, sa mise en œuvre doit tenir compte des intérêts de toutes les parties prenantes, à l’intérieur et hors de l’entreprise, ce qui en constitue une des complexités.

Début 2024, un sondage a été mené auprès des entreprises membres de la CNCI et de la clientèle Entreprises de la BCN afin de répertorier et d’analyser les connaissances et les initiatives RSE de celles-ci. Les résultats ont permis de dresser un premier état des lieux et d’obtenir de précieuses informations concernant les besoins, les pratiques et les ambitions des entreprises dans la mise en œuvre de leurs actions RSE.

Dimension environnementale

Bilan CO2 : c’est là que tout commence !

Selon les sondés, les entreprises sont le principal moteur du changement vers une société durable. Pour la moitié d’entre eux, elles jouent même un rôle plus important que le citoyen dans cette transition. La majorité des répondants estiment que la réduction de consommation d’énergie fossile constitue l’une des trois actions prioritaires à entreprendre dans le volet environnemental. Pourtant, dans les faits, l’établissement d’une stratégie de réduction des émissions de CO2 est privilégié pour seulement un quart des entreprises. 

A cet égard, le bilan CO2 devrait être le point de départ dans l’analyse de l’empreinte carbone. Les résultats de ce bilan servent à élaborer un plan d'action visant à réduire l'impact des activités de l'entreprise sur l'environnement. Cependant, moins de la moitié des entreprises interrogées ont réalisé, ou ont pour projet de réaliser, un bilan carbone. Ce résultat est plutôt faible dans une perspective de mise en œuvre d’actions RSE au niveau environnemental. De plus, l’enquête relève que des actions sont menées sans l’établissement préalable d’un tel bilan. Cela semble indiquer une méconnaissance de l’importance de mettre en place une stratégie pour réduire son impact environnemental, plutôt que d’agir au coup par coup.

Le recours à des énergies renouvelables et locales, ainsi que la réduction de l’impact environnemental de leurs activités, préoccupent les entreprises sondées, puisque ces démarches arrivent aussi dans le top 3 des actions environnementales à mener. En 4e position, vient l’optimisation de la gestion des déchets, thématique intéressante à aborder dans le cadre de ce projet, puisqu’elle peut être traitée en réseau par une communauté d’intérêt.

Dimension sociale

La pérennité des entreprises passe par le bien-être des employés

Près de la moitié des répondants estime que l’un des arguments pour améliorer la RSE est le renforcement de la marque employeur, grâce à la prise en compte et à la mise en valeur du bien-être de son personnel. La marque employeur représente l'image d'une entreprise auprès de ses employés et des candidats potentiels. Ainsi, les résultats du sondage mettent en évidence que l’action prioritaire à mener dans le volet social est une meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie privée. Cela contribue, notamment, à diminuer le stress au travail et à réduire l’absentéisme, problématiques relevées par les entreprises sondées. Ces dernières sont également préoccupées par la pérennité de l’entreprise à long terme et dans cette perspective, le capital humain reste central. La mise en place d’un environnement favorable au développement d’un projet professionnel, tout comme la formation continue des collaborateurs, y participent et favorisent la rétention des talents au sein de l’entreprise.

Dimension gouvernance

Les entreprises neuchâteloises répondront aux futures exigences de leurs partenaires

Aujourd’hui, plus de la moitié des sondés ne se voit pas imposer de contraintes particulières en matière de RSE, par leurs clients ou fournisseurs. Néanmoins, de futures exigences les pousseraient assurément à améliorer leur impact économique, écologique et social. Or, dans les années à venir, la durabilité va s’imposer aux entreprises, de manière directe et contraignante, à travers des réglementations cantonales, nationales et internationales ; mais également de manière indirecte, avec des exigences provenant des clients, des fournisseurs et des investisseurs soumis à ces règles. De nombreux challenges attendent donc la gouvernance des entreprises qui devront acquérir des compétences permettant de construire une vision stratégique claire. En prenant conscience de changements inéluctables à venir, les entreprises neuchâteloises pourront anticiper, agir et prendre une longueur d’avance par rapport aux concurrents tardant à réagir.

Une version de cet article est parue dans Repères.