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Obligations: victimes de la hausse des taux

Investissement

19.10.2022, par Philippe Rollier, responsable Private Banking

Les obligations sont souvent considérées comme des investissements ayant un faible risque dont le rôle est de réduire la volatilité des portefeuilles. En 2022, la hausse de l’inflation combinée aux mesures des banques centrales a mis à mal cette perception.

En effet, nous assistons à des reculs exceptionnels sur cette classe d’actifs depuis le début de l’année. L’indice global Bloomberg des obligations affiche une baisse significative de 21,3% à ce jour. Du jamais vu depuis le lancement de l’indice en 1977! L’ampleur de la correction représente le quadruple du plus violent choc obligataire vécu ces quarante dernières années. Les obligations suisses ne sont pas en reste, l’indice SBI AAA-BBB perd 12% alors que la plus forte baisse annuelle enregistrée depuis le lancement de l’indice en 2007 était de 1,8%.

Les causes de la chute du marché obligataire

Cet effet extrême est en partie dû au niveau historiquement bas des rendements sur les obligations au 1er janvier (-0,135%). Aujourd’hui, les emprunts de la Confédération à 10 ans sont positifs à hauteur de 1,3%. Une hausse de taux aussi fulgurante combinée à des taux d’intérêt faibles explique grandement l’ampleur de la chute du marché obligataire. En effet, lorsque les taux d'intérêt augmentent, les obligations offrant un revenu inférieur à celui du marché se déprécient pour offrir un rendement comparable à celui des obligations nouvellement émises. Cet ajustement entraîne une baisse de la valeur du marché obligataire dans son ensemble, d’où les rendements totaux négatifs enregistrés en 2022.

Une baisse historique

Au final, le goût est amer pour les investisseurs qui subissent des pertes importantes, même ceux qui avaient parié sur une stratégie balancée entre actions et obligations, dite 60-40. En effet, selon la Bank of America, cette stratégie enregistre son pire résultat depuis 100 ans alors que les obligations n’ont pas permis d’amortir le choc subi sur les marchés actions. Toutefois, les investisseurs obligataires peuvent se rassurer car les emprunts seront normalement remboursés à 100% et jusqu’à présent, aucune vague de défaut n’est observée.

 

Une version de cet article est parue dans Arcinfo.