L’or se dirige vers de nouveaux sommets
L’économie mondiale a connu un début d’année mouvementé, marqué notamment par les déboires du système bancaire américain et la poursuite du resserrement monétaire des Banques centrales. Si cette agitation a parfois terni les valeurs les plus cycliques, elle a redonné de l’éclat à l’or, valeur refuge par excellence.
Au mois de mars, l’once d’or a dépassé le seuil psychologique de 2'000 dollars l’once. Par le passé, cette barre symbolique n’avait été franchie qu’à seulement deux reprises : en août 2020, durant la crise du Covid-19 et en mars 2022, avec le début de la guerre en Ukraine. Le prix de l’or a connu une hausse de plus de 10% depuis le 1er janvier 2023 qui s’explique, d’un côté, par le mouvement de panique déclenché par la faillite de la banque américaine SVB et de l’autre, par la dureté des décisions de politique monétaire. Les Banques centrales continuent, en effet, de resserrer les conditions monétaires alors que l’économie montre des signes tangibles de ralentissement. Le rythme effréné des hausses de taux d’intérêt commence à inquiéter les marchés, car pour contrer l’inflation, les banquiers centraux pourraient être amenés à basculer l’économie dans une récession profonde. Enfin, la hausse du prix de l’or s’explique également par la faiblesse actuelle du dollar américain fasse au franc qui a touché cette semaine un plus bas depuis février 2021. Si le dollar s’affaibli, les actifs ne portant pas d’intérêt libellés en dollar, tel que l’or, deviendront moins cher pour les investisseurs et donc plus attractifs.
Au premier abord, l’or n’a donc pas fini de briller, qu’importe la trajectoire que prendra l’inflation. En effet, une baisse de l’inflation pénaliserait le dollar ce qui serait favorable à l’or, tandis qu’une hausse de l’inflation dirigerait l’économie mondiale vers une récession et amènerait les marchés financiers à se tourner vers l’or en tant que valeur refuge. En revanche, un atterrissage en douceur de l’économie inviterait les investisseurs à se tourner davantage vers des actifs plus risqués ce qui serait négatif pour le métal jaune.
Une version de cet article est parue dans Arcinfo.