L’hydrogène sous toutes ses couleurs
A la fois renouvelable, propre et efficace, l’hydrogène est destiné à jouer un rôle clé pour la décarbonation de l’économie. En effet, son utilisation présente l’avantage de n’émettre aucune pollution ni gaz à effet de serre. Mais sa production, quant à elle, a un impact sur le climat.
Aujourd’hui, la majeure partie de l’hydrogène est produite à partir de gaz naturel et d’autres combustibles fossiles. On parle alors d'hydrogène gris. Ce dernier n’apporte pas d’avantages dans le bilan écologique, car sa production est polluante et sa conversion induit des pertes d’énergie. L’hydrogène bleu représente une sorte de compromis. Il est certes produit à partir de gaz naturel, mais le dioxyde de carbone est séquestré de manière durable en sous-sol pour limiter l’effet de serre. Quant à l’hydrogène rouge il est fabriqué avec de l’énergie nucléaire.
L’hydrogène vert représente le cas de figure idéal, car il est produit avec du courant issu exclusivement d’énergies renouvelables. Actuellement, moins de 1% de l’hydrogène est fabriqué de cette manière en raison de son coût élevé. Les développements technologiques, les économies d’échelles, ainsi que la mise en place d’une infrastructure dédiée sont les éléments clés à son essor. Un cadre réglementaire précis est également requis, car la compétitivité de l’hydrogène passe par une hausse du prix des émissions carbones, ainsi qu’une politique de subvention claire.
Malgré ces défis, les perspectives sont prometteuses avec des projets d’une valeur totale de 500 milliards de dollars annoncés d’ici 2030 pour une technologie qui pourrait couvrir 20% de la demande mondiale d’énergie en 2050. Ce domaine recèle de nombreuses opportunités d’investissement : tout d’abord pour les entreprises actives le long de la chaîne de valeur de l’hydrogène (production, équipement, transport et stockage), pour les spécialistes du gaz industriel qui se profilent dans le domaine à travers des partenariats stratégiques et finalement, pour le secteur des énergies renouvelables qui fournira l’énergie pour la fabrication d’hydrogène vert.
Une version de cet article est parue dans Arcinfo.