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Les banques centrales testent des vaccins

Investissement

17.03.2020, par Yann Constantin, responsable Trésorerie & Négoce

S’il était prématuré, il y a un mois, d’affirmer que le coronavirus impacterait les politiques monétaires des banques centrales, il est à présent évident que ces dernières ont été contraintes d’agir.  En effet, en deux semaines, le virus s’est propagé dans certains pays d’Asie, en Italie, en Europe et il commence aussi à faire des victimes aux Etats-Unis. Cette situation génère beaucoup d’inquiétudes et les conséquences sur notre quotidien, sur l’économie et sur les marchés financiers ont été immédiates.

Le commerce international a été rendu plus difficile en raison des fermetures d’usines en Chine, du confinement, des difficultés d’approvisionnement au niveau international et de voyages devenus presque impossibles. De plus, le refus de la Russie à réduire sa production de pétrole afin de soutenir les cours a poussé l’Arabie saoudite à inonder le marché. Cette décision vise à maintenir ses revenus mais a fait plonger le prix du baril de plus de 30%. Tout cela a mené à une grande volatilité sur les marchés financiers et à une baisse brutale des indices boursiers. De tels mouvements n’avaient plus été constatés depuis la crise de 2008 et même depuis le krash de 1987 pour la baisse journalière qu’a subie le Dow Jones jeudi dernier.

Baisses de taux massives

Les banques centrales américaine (à deux reprises), canadienne, australienne et anglaise ont ainsi été poussées à agir pour contrer les effets néfastes du coronavirus et ont baissé leurs taux massivement.  La banque centrale européenne (BCE) s’est réunie jeudi dernier et la banque nationale suisse (BNS) se réunira jeudi. Pour l’heure, la BCE a maintenu ses taux d’intérêts inchangés et elle a massivement augmenté ses rachats d’actifs afin d’assurer un financement adéquat du marché monétaire. Une baisse des taux européens aurait probablement incité la BNS à en faire de même pour contrer la vigueur actuelle du franc. Reste à présent à voir si les vaccins déjà administrés seront suffisant pour contrer les effets néfastes du virus et si la BNS devra elle aussi prendre des mesures de soutien à l’économie.

Une version de cet article est parue dans Arcinfo.