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Le volte-face des banques centrales

Investissement

02.07.2019, par Stéphane Crevoisier, responsable Private Banking Montagnes

Sur fond de tensions géopolitiques grandissantes, le ralentissement conjoncturel mondial se poursuit. Début juin, la banque mondiale a revu à la baisse ses perspectives pour l’économie et table désormais sur une croissance de 2,6% en 2019, contre 2,9% précédemment. Cette révision s’explique notamment par la persistance du conflit entre les Etats-Unis et la Chine, qui nuit au commerce mondial et plus particulièrement au secteur manufacturier.

En Europe par exemple, les récents indicateurs avancés continuent de signaler une contraction de l’industrie, pénalisée par un nouveau recul de la production. Face à l’atonie de la croissance et à une inflation modérée, les patrons des grandes banques centrales ont adopté un ton plus accommodant lors de leur dernière apparition médiatique. Le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a surpris les marchés en déclarant que son institution était prête à réduire ses taux d'intérêt davantage si la situation économique ne s'améliorait pas. Outre-Atlantique, son homologue Jerome Powell a affiché sa volonté de vouloir se détourner d’une politique monétaire dite «patiente», en revenant à une approche davantage axée sur les données, ouvrant ainsi la voie à un futur assouplissement monétaire.

Baisses certaines

Sur la base de ces déclarations et au vu de l’environnement économique actuel, les marchés financiers anticipent désormais une baisse de taux en Europe et trois baisses aux Etats-Unis d’ici à la fin de l’année, la première étant attendue pour fin juillet.
Le changement de cap des banquiers centraux a créé une pression supplémentaire sur les rendements obligataires de haute qualité. Les rendements des bons du Trésor américain à 10 ans ont momentanément plongé en dessous de la barre des 2%, tandis que ceux du Bund allemand ont enregistré un nouveau plus bas historique à -0,335%.
Sur les marchés d’actions, l'espoir d'assouplissement de la politique monétaire des banques centrales a propulsé les indices boursiers près des records observés en avril dernier. A noter que le SMI a même franchi pour la première fois de son histoire le seuil des 10'000 points!

Une version de cet article est parue dans Arcinfo.