La BCN Actualites et medias Actualités La nouvelle loi climatique contestée de Joe Biden

La nouvelle loi climatique contestée de Joe Biden

Economie

21.02.2023, par Michelle Monnier, conseillère Private Banking

La nouvelle loi climatique promulguée par Joe Biden fait grimacer les Européens. Près de 400 milliards de subventions et de crédits d'impôt pour les technologies et les fabrications vertes seront reversés aux industriels pour autant que ceux-ci produisent en sol américain. 

Pourtant une des plus importantes législations climatiques mondiale, elle a suscité de nombreuses critiques liées à la thématique du protectionnisme vert qui génère une distorsion de la concurrence. A titre d’exemple, un fabricant de modules solaires comme Meyer Burger recevra 7 centimes de subventions par watt produit sur sol américain, ce qui représente une incitation forte à investir dans de nouvelles capacités aux Etats-Unis plutôt qu’ailleurs. 

Le contre Européen

Pour retenir les entreprises européennes qui pourraient être tentées de se relocaliser au pays de l'Oncle Sam, les politiciens européens ont élaboré un nouveau plan d’actions. Le 1er février, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lançait le « Plan industriel vert ». Celui-ci vise à créer un environnement plus favorable à l’augmentation de la capacité de production de technologies et de produits neutres en carbone dans l’UE, nécessaire pour accélérer la transition écologique de l’Europe. Nous avions déjà vu en décembre 2022 un accord sur le mécanisme d'ajustement de la taxe carbone aux frontières de l'UE, considéré par certains comme une mesure protectionniste pour isoler les producteurs européens de la concurrence étrangère. 

Stimulation dans l'innovation

Cette rivalité géopolitique sur les technologies vertes n'est pas nécessairement une mauvaise chose car les pays se disputent le leadership en matière d'innovation verte. Au contraire même, cela pourrait être un stimulant pour de nouvelles innovations. Cependant, le risque d'une poursuite du protectionnisme vert pourrait amener les priorités nationales et les préoccupations politiques à entraver la collaboration internationale nécessaire pour résoudre le problème mondial du changement climatique. 

Une version de cet article est parue dans Arcinfo