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La mondialisation mise à rude épreuve

02.06.2022, par Arnaud Chatagny, collaborateur Trésorerie & Négoce

Si la pandémie ainsi que les restrictions sanitaires avaient mis en lumière la fragilité des chaînes d’approvisionnement internationales, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a exacerbé ce phénomène. Elle a également souligné la dépendance de certains pays en approvisionnement énergétique et alimentaire. Cette situation a accentué la pression sur les prix à la consommation et à la production dans un contexte déjà marqué par une inflation record. L’indice FAO des prix des produits alimentaires calculé par l’Organisation des Nations Unies (ONU) a d’ailleurs récemment atteint un plus haut niveau depuis sa création, en 1990.

Nouvelles barrières

Ces chocs successifs pour l’économie mondiale remettent de plus en plus en cause le modèle actuel de mondialisation. Les échanges internationaux tendent à être fractionnés entre plusieurs blocs économiques et les règles de libre-échange autrefois plébiscitées font désormais place à l’ajout de nouvelles barrières commerciales ou tarifs douaniers. Ce sujet de la mondialisation est au cœur du Forum économique mondial (WEF)tenu à Davos. En guise d’introduction, la directrice du Fonds monétaire international FMI, Kristalina Georgieva, a voulu marquer les esprits en déclarant que «l’économie mondiale est peut-être confrontée à son plus grand test depuis la Seconde Guerre mondiale». 

Réduire sa dépendance 

Les récents développements géopolitiques ont également montré la forte dépendance des entreprises à un pays ou une région du monde pour s’approvisionner en matières premières. Après avoir délocalisé toute ou partie de leur production à l’étranger dans une optique d’économie de coûts, les entreprises cherchent désormais à réintégrer les chaînes de création de valeur sur leur sol. A plus large échelle, les pays adoptent de nouvelles stratégies afin de diversifier leurs importations, redessinant ainsi la carte des échanges. A titre d’exemple, l’Union européenne a décidé d’augmenter ses capacités de production de semi-conducteurs afin de réduire sa dépendance vis-à-vis de Taïwan.

Une version de cet article est parue dans Arcinfo.