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Entre reprise et incertitudes

EconomieInvestissement

02.09.2025, par Jean-Noël Grossin, Gérant de fonds

Les actifs risqués ont continué leur bonhomme de chemin en août. Les marchés émergents se sont particulièrement mis en exergue, profitant de la baisse structurelle du billet vert. 

Au niveau macroéconomique, le FMI a légèrement augmenté ses perspectives de croissance mondiale s’attendant désormais à 3% pour 2025 et 3,1% pour 2026, contre 2,8% et 3% prévus en avril. Cette hausse reflète la reprise de l’activité chinoise et les stocks faits par les entreprises américaines avant l’entrée en vigueur, le 1er août, des droits de douane. 

Etats-Unis: des signaux économiques contrastés

Au pays de l’Oncle Sam, les indicateurs avancés offrent des perspectives différentes sur la croissance à venir. Alors que l’indice ISM indique une potentielle contraction de l’économie, l’indice des directeurs d’achat des services reste solidement ancré en territoire d’expansion à 55,4 en août. Jusqu’ici, cet indicateur a généralement mieux évalué la croissance que l’ISM. L’indice des dépenses de consommation personnelle de base - mesure d’inflation préférée de la Fed - s’est établi à 2,9% en rythme annuel en juillet. L’inflation repart légèrement à la hausse depuis avril, tirée par les services et les biens durables. Du côté monétaire, la balance des risques pesant sur le double mandat de la Fed, plein emploi et stabilité des prix, s’est récemment déplacée vers le marché du travail. Le ralentissement marqué des créations d’emploi ouvre la voie à une baisse de taux en septembre afin de réajuster la posture de politique monétaire jugée restrictive sur l’économie.

Europe: entre regain de confiance et incertitude politique

En Allemagne, l’indice de confiance du climat des affaires IFO a rebondi à 89, son plus haut niveau depuis mai 2025. Cette amélioration est principalement due à une meilleure confiance des entreprises sur leurs perspectives pour les mois à venir. En revanche, la France se retrouve dans un contexte politique et financier délicat avec en ligne de mire un vote de confiance demandé par le Premier ministre François Bayrou le 8 septembre. En cas d’échec, la démission du gouvernement et une possible nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale plongeront le pays dans une situation difficile. 

En Suisse, malgré un franc fort et une croissance atone, la BNS ne contemple pas de risques déflationnistes à court terme et devrait ainsi laisser ses taux inchangés à zéro lors de sa réunion de septembre.

Une version de cet article est parue dans ArcInfo.