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Deuxième salve du virus sur l’économie japonaise

Economie

01.09.2020, par Stéphane Paiva, conseiller Private Banking

Avec plus de mille nouvelles infections par jour depuis fin juillet, le Japon connaît actuellement une deuxième vague de contaminations. Si l’épicentre du virus s’est déplacé de Tokyo vers d’autres métropoles comme Osaka, c’est parce que de nombreux Japonais ont profité des jours fériés de fin juillet pour se déplacer dans le pays. Le gouvernement nippon a également contribué dans un certain sens à la propagation du virus en accordant des subventions de voyages afin de promouvoir le tourisme à l’intérieur du pays.

Face à cette remontée des contaminations, les indicateurs de mobilité signalent déjà que la population se montre de plus en plus prudente. Des retombées, notamment sur la consommation, sont inéluctables. Quant aux indicateurs avancés, ils continuent de donner une image bien terne de l’économie japonaise, notamment dans le secteur industriel. Selon l’indice des directeurs d’achat, la production se maintiendra encore un certain temps en dessous de son niveau de 2019. Le chemin vers une économie utilisant pleinement ses capacités est donc encore long et vu l’évolution de la pandémie, il est encore semé d’embûches.

Lutte contre la pandémie à renforcer

Cependant, la progression jusqu’ici modérée du chômage japonais exerce un effet stabilisateur sur le recul de l’activité. Dans la culture japonaise, la sécurité de l’emploi des travailleurs – mais aussi des employeurs – est plus importante que dans d’autres pays tels que les Etats-Unis, et les réductions de salaires sont souvent préférées aux licenciements. De leur côté, les employeurs renoncent à accorder de fortes augmentations salariales en période de boom conjoncturel. Si l’on additionnait le nombre de salariés contraints de travailler en horaire réduit à celui des chômeurs existants, le taux de chômage aurait déjà franchi la barre des 11% en avril. Pour limiter l’impact sur l’emploi, le Japon doit lutter avec plus de conviction contre la pandémie. Une tâche difficile qui incombera dorénavant au successeur de Shinzo Abe, le premier ministre ayant annoncé sa démission la semaine dernière.

Une version de cet article est parue dans Arcinfo.