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Des bonnes nouvelles. Vraiment?

Investissement

07.03.2023, par Vincent Schwery, gérant de fonds

Après un début d’année vigoureux, les investisseurs ont montré quelques signes d’essoufflement en février malgré des publications de sociétés meilleures qu’attendues et la résilience de l’économie.

Paradoxalement, dans le contexte actuel, les bonnes nouvelles sont considérées comme de mauvaises nouvelles par les marchés. Une embellie pourrait en effet inciter les banques centrales à plus de sévérité monétaire, et la dynamique conjoncturelle actuelle est plutôt solide.

L'embellie chinoise

Aux Etats-Unis, le taux de chômage a reculé à 3,4%, son plus bas niveau depuis 1969. Tirés par un rebond dans les services, les indicateurs d’activité PMI sont repassés en territoire d’expansion outre-Atlantique, en Europe et au Japon. En Chine, l’activité manufacturière a connu sa plus belle embellie mensuelle depuis une décennie. La confiance des consommateurs continue de s’améliorer en Europe et les dépenses de consommation des ménages américains affichent leur plus forte progression depuis 2001.

En parallèle, les chiffres de l’inflation ont envoyé des signaux contradictoires. Si les facteurs externes – l’énergie et les difficultés d’approvisionnement – continuent de se replier, l’inflation sous-jacente se montre plus persistante, en particulier en zone euro où elle continue d’accélérer. Face à cette persistance, les banques centrales ont rappelé qu’elles n’avaient pas terminé leur resserrement monétaire. Symbole de ce regain de tension, le taux à 3 mois américain a atteint 4,79%, un plus haut depuis plus de 15 ans.

Report des coûts

Pour autant, les indices boursiers, portés par des résultats d’entreprises solides, ont plutôt bien résisté. Les bénéfices restent élevés et les perspectives ne se sont pas particulièrement dégradées. Tout porte à croire que les sociétés continuent à répercuter leurs hausses de coûts sur les consommateurs. De plus, les annonces de retour à l’actionnaire par les dividendes ou les rachats d’actions se multiplient. Au final, le sentiment des investisseurs est mitigé, balloté entre un regain de témérité après la purge des actifs risqués en 2022 et les craintes liées aux taux élevés imposés par les banques centrales.

Une version de cet article est parue dans Arcinfo.