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Une Spac, késako ?

Investissement

01.06.2021, par Stéphane Paiva, conseiller Private Banking

Ces derniers temps, le monde financier a beaucoup parlé des sociétés Spac (Special purpose acquisition companies). On doit leur engouement à Virgin Galactic, société constituée via une telle opération, qui propose des vols commerciaux dans l’espace.

Véritables sociétés écrans, les Spac, par le biais d’un rachat dans un laps de temps de deux ans, permettent à des entreprises à haut potentiel, principalement des start-up dans la technologie et les fintechs, une entrée accélérée et moins coûteuse en bourse qu’une introduction classique (IPO, Initial Public Offering).

Placement alternatif

Dans le contexte financier actuel, les Spac sont plutôt destinées aux investisseurs qui ont un goût du risque élevé puisqu’au moment d’investir, ils n’ont aucune idée du rachat qu’opérera la Spac. Ils investissent donc dans une coquille vide et devront miser sur la confiance, l’expérience et la renommée de l’équipe de gestion. En revanche, les Spac leur permettront de diversifier leur portefeuille et de s’exposer à des entreprises privées normalement hors de leur portée.

Pourquoi ce boom ?

Les IPO ont tendance à sous-évaluer le prix d’entrée des sociétés sur le marché, car dès leur cotation, leur valeur grimpe en moyenne de 40%, tandis que les Spac ont tendance à sous-performer. C’est surtout la médiatisation autours des Spac, tout comme les figures emblématiques financières qui prennent part à leur constitution, qui jouent un rôle important dans la crédibilité et la réussite de ces opérations financières. En Suisse, ce terme a d’ailleurs commencé à raisonner dans nos têtes avec la levée de 300 millions de dollars, en février dernier, par l’ancien directeur de Credit Suisse Tidjane Thiam, pour la constitution d’une société écran.

A quand des Spac en Suisse ?

Certaines entreprises suisses comme Roivant Sciences et HeiQ ont pu bénéficier de ce mécanisme pour rejoindre les marchés américains et européens. Pour plus de transparence, la FINMA, l’autorité de surveillance des marchés financiers, a annoncé fin mars qu’elle souhaitait clarifier les règles à respecter pour protéger les investisseurs avant d’autoriser de telles cotations à la bourse suisse.

Une version de cet article est parue dans Arcinfo.