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Pourquoi la BNS s’enflamme en bourse

Investissement

15.01.2019, par Michelle Monnier, conseillère Private Banking

L’action de la Banque nationale suisse s’est envolée mercredi dernier de 20% à 4850 francs. Ce bond surprenant coïncide avec l’annonce d’une perte de 15 milliards de francs sur l’exercice 2018.

Cette volatilité illustre l’engouement pour l’action de l’institut d’émission observée depuis 2016. L’action de la BNS figure en effet parmi les meilleures progressions boursières helvétiques des trois dernières années avec des hausses de 59%, 122% et 6,7%.

Avec seulement 100'000 titres pouvant être négociés en bourse, dont la majorité est en mains d’institutions cantonales, l’action de la BNS offre très peu de liquidité. En moyenne, la contre-valeur de 460'000 francs est échangée chaque jour sur le titre, soit un volume mille fois inférieur à celui traité sur Nestlé. Dès lors, il n’est pas surprenant qu’une augmentation modeste des volumes puisse entraîner des variations de prix importantes et engendrer une forte volatilité.

Dividende limité

Dans tous les cas, l’engouement pour une institution dont la distribution du bénéfice est limitée à 6% du capital-actions, soit 15 francs par titre, interpelle les analystes. Contrairement à d’autres sociétés cotées, ce ne sont probablement pas les perspectives d’un relèvement du dividende qui attisent les investisseurs. En effet, seule une modification de la loi sur la BNS par le Parlement, purement hypothétique, améliorerait le rendement direct de l’action.

En revanche, une explication pourrait se trouver dans la régularité du dividende. Pour les plus imaginatifs, celui-ci inciterait les investisseurs à considérer l’action de la BNS comme une obligation sûre, similaire à un emprunt de la Confédération. Certes, en tant que banque centrale, la BNS ne peut pas faire faillite. Toutefois, au vu de l’amplitude des variations observées sur le cours de l’action, le titre devrait plutôt être assimilé à un investissement risqué et sans garantie de distribution, tout comme n’importe quelle autre entreprise. En effet, en 2013, l’institut avait annulé le paiement du dividende, après avoir accumulé d’importantes pertes sur ses investissements.

Une version de cet article est parue dans Arcinfo.