L'immobilier suisse a continué de cartonner. Qu'en est-il à Neuchâtel?
Il est sans doute un peu tôt pour dresser un bilan très précis de l’exercice écoulé. Les statistiques annuelles des principaux instituts ne sont pas encore publiées mais nos propres expériences et nos sensations de marché nous permettent de nous prononcer sur les dernières évolutions de l’immobilier et ses orientations possibles pour les douze prochains mois.
A l’instar des principaux indices boursiers, l’immobilier en Suisse a terminé l’année 2021 à des niveaux de prix très élevés, voire même record en ce qui concerne le segment résidentiel à usage propre. Cette progression marquée des valeurs foncières repose principalement sur une demande boostée par la crise sanitaire, alliée à une faiblesse persistante des taux d’intérêt.
Logements en propriété à des niveaux record
A partir du 2e semestre 2020, les effets du semi-confinement avaient accéléré la hausse des prix de l’habitat, que ce soit des maisons, des appartements en PPE ou des résidences en station. Pour 2021, la plupart des analystes prédisaient un essoufflement de l’engouement pour la propriété en raison des incertitudes économiques. C’était sans compter sur une reprise vigoureuse avec des effets bénéfiques sur l’emploi ! Contrairement aux prévisions, la volonté d’acquérir son propre logement s’est renforcée auprès de la population, renchérissant ainsi l’immobilier résidentiel suisse. Les diverses régions du canton de Neuchâtel ont enregistré cette même dynamique avec des prix somme toute abordables par rapport à d’autres zones géographiques comparables.
L’immobilier de rendement conserve son attrait
Avec une situation monétaire toujours dictée par des taux négatifs, l’investissement dans «la pierre» a conservé toute son attractivité. L’an dernier, les biens de rendement sur le littoral neuchâtelois ont été fortement prisés des investisseurs professionnels et institutionnels. Le Val-de-Travers et le Val-de-Ruz ont représenté des options intéressantes de placement. La région des montagnes a été confrontée pour sa part à des acheteurs plus prudents en raison des taux de logements vacants impliquant une diminution générale des loyers. Cette caractéristique de marché a exercé une certaine pression à la baisse sur les prix transactionnels.
Stabilité rassurante pour les surfaces commerciales
Grâce à une forte expansion économique, évitant une arrivée massive d’objets sur le marché de la vente et de la location, le segment des surfaces commerciales/administratives et industrielles a affiché une stabilité rassurante. Si cette embellie conjoncturelle venait à se poursuivre ces prochaines années, de nouveaux besoins stimuleraient davantage la demande.
A quand une correction des prix?
Après vingt ans de hausse inexorable, avec des poussées récentes significatives dans le segment résidentiel, devons-nous craindre une baisse des valeurs ? Les risques sont bien réels! Pour inverser la tendance de ces dernières années et provoquer une correction marquée des prix, il suffirait d’une augmentation subite et durable des taux d’intérêt ou d’une récession prolongée, engendrant une hausse massive du chômage. Cela sans oublier la menace permanente de la pandémie avec les conséquences néfastes déjà vécues.
En ce début d’année, la confiance reste néanmoins de mise. En effet, l’arrivée de l’un ou l’autre de ces facteurs, mais surtout leur conjonction, semble assez peu probable. Même si le contexte sanitaire demeure fragile, une bonne performance de notre économie est attendue en 2022. L’inflation et la hausse des prix en Suisse semblent pouvoir être contenues, offrant des perspectives toujours favorables pour le loyer l’argent. Dans un tel environnement, il ne serait donc pas étonnant de voir les prix de l’immobilier encore progresser !
Une version de cet article est parue dans Arcinfo.