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Vigilance, maître-mot pour 2019

Economie

05.02.2019, par Pedro Palomo, responsable Marché

L’atterrissage en douceur du marché immobilier neuchâtelois s’est poursuivi l’an dernier. Afin d’éviter que des déséquilibres s’installent, l’offre devra quelque peu s’adapter à l’avenir

Les citoyens suisses se prononceront sur l’initiative dite «Stopper le mitage» ce week-end, qui veut mettre une limite à l’extension des zones à bâtir. Une approche excessive, selon les autorités et les opposants. Un oui pourrait donc avoir des conséquences importantes sur la dynamique immobilière à l’avenir.

Rallongement des délais

Dans l’attente de ce verdict populaire, nous constatons que l’atterrissage en douceur du marché immobilier neuchâtelois s’est bel et bien poursuivi comme prévu l’année dernière. Ainsi, dans la résidence principale, après une phase de stabilisation, l’année 2018 a montré quelques premiers signes de tassement dans certains segments. Ces derniers semblent toutefois modérés en termes de prix, le marché immobilier neuchâtelois étant encore soutenu par la faiblesse des taux d’intérêt. Un rallongement significatif des délais de commercialisation des objets est toutefois observé, mais, malgré une demande qui s’affaiblit et un stock qui a plutôt tendance à croître, l’incidence sur les prix reste mesurée. 

A noter que sur le marché de la PPE, la diminution de la demande des appartements en propriété à usage propre n’est désormais plus partiellement compensée par des achats d’investisseurs privés, en raison de l’accroissement de la difficulté à louer. En ce qui concerne la maison d’habitation individuelle et mitoyenne, le niveau de l’offre demeure davantage en adéquation avec le demande, d’où une certaine stabilité des prix.

Du côté des immeubles de rendement, alors que les nouvelles constructions ont continué d’arriver sur le marché, l’absence de dynamique démographique n’a pas permis de répondre à cette offre. Par conséquent, la hausse du taux de vacance s’est poursuivie dans le canton pour atteindre son plus haut niveau depuis 20 ans. La demande subsiste toutefois pour les immeubles de rendement, notamment par les fonds d’investissement et les professionnels pour lesquels l’immobilier représente, dans les marchés financiers actuels, la seule alternative offrant un tel niveau de rendement compte tenu du risque. Ces acteurs se montrent toutefois de plus en plus sélectifs sur le choix des objets, quant à leur localisation et à leur qualité notamment.

L'offre doit s'adapter

Cette hausse de l’offre entraîne les loyers à la baisse, mais le canton de Neuchâtel conserve globalement un taux de vacance inférieur à d’autres régions de Suisse comparables. La vigilance est toutefois ici de mise.

Enfin, l’embellie conjoncturelle a permis aux entreprises industrielles et artisanales d’accélérer certains projets ou d’en initier de nouveaux. Si l’exercice s’est une nouvelle fois révélé compliqué pour les surfaces de bureaux, la concrétisation d’hôtels d’entreprises et de surfaces multi-usages dans le canton témoignent de la reprise et de la capacité du marché à répondre à des nouveaux besoins pour les entreprises.

Quid de 2019, sans tenir compte de la votation de cette fin de semaine? Un maître-mot, à faire raisonner dans les esprits: vigilance! Du côté de la construction, la dynamique semble s’essouffler en comparaison de ces dernières années. En effet, toujours en raison de l’atonie démographique, la faiblesse de la demande devrait perdurer. Ainsi, l’offre devra s’adapter pour éviter que des déséquilibres se forment sur le marché.

Une diminution de la construction de logements neufs donnera toutefois l’opportunité aux intervenants du marché d’accélérer le rythme de transformation et de rénovation du parc immobilier ancien. Cette orientation permettra aux biens-fonds de répondre aux nouvelles normes et exigences du marché. L’Institut CREA table sur une progression du produit intérieur brut de 1,9% dans la construction à Neuchâtel en 2019.

Une version de cet article est parue dans Arcinfo.