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L’épidémie inquiète les marchés financiers

Economie

04.02.2020, par Stéphane Crevoisier, Responsable Private Banking Montagnes

Les indices d’actions mondiaux ont repris de plus belle leur tendance haussière au retour du Nouvel an, dans l’élan d’optimisme alimenté par la réduction des incertitudes autour du Brexit et l’accord de phase 1 entre les Etats-Unis et la Chine. Ce dernier a finalement été signé le 15 janvier, engageant les Chinois à des objectifs ambitieux d’importation de produits américains. En revanche, la phase 2 ne devrait pas aboutir avant les élections américaines de novembre 2020.

Après ce bon début d’année, les marchés ont toutefois effacé une grande partie de leur progression suite aux craintes liées à la propagation du Coronavirus, dont les conséquences économiques pour la conjoncture chinoise restent encore difficiles à estimer. Dans la foulée, la baisse des rendements obligataires s’est accélérée, laissant les taux 10 ans américains s’approcher de 1,5%, soit un plus bas depuis l’été dernier. Les matières premières ont également enregistré une forte baisse tandis que les valeurs refuges telles que l’or sont restées recherchées. Au niveau des devises, le franc s’est renforcé alors que le Trésor américain a placé la Suisse sous surveillance comme potentiel manipulateur de devises. L’euro est même passé sous la barre de 1,07 franc, son niveau le plus bas depuis 2017.

Indicateurs européens relativement bas

Sur le plan économique, les indicateurs publiés en Europe témoignent d’un rebond de la production industrielle, d’une légère progression de l’inflation et d’une amélioration du sentiment chez les entreprises tout en restant à des niveaux relativement bas. En outre, la nouvelle présidente de la Banque centrale européenne a lancé la revue stratégique de la politique monétaire. Ce vaste exercice, initié pour la deuxième fois depuis la création de l’institution, soulèvera une nouvelle question: doit-on prendre en compte l’enjeu climatique dans la politique monétaire?

Aux Etats-Unis, on note une inflation et une croissance stables, un léger recul du sentiment des ménages et des entreprises. Ici, la Réserve fédérale ne modifie pas ses taux et prolonge ses achats des bons du Trésor ainsi que les opérations de rachat (Repos) «au moins jusqu’en avril» dans le but de maintenir des conditions souples sur les marchés monétaires.

Par ailleurs, le Fonds monétaire international a révisé à la baisse ses attentes sur la croissance mondiale en 2020 de 0,2% à 3,3%.   

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