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Le PIB ne mesure pas le bonheur des festivaliers

Economie

12.06.2018, par Marie-Laure Chapatte, conseillère économique

Le PIB nominal neuchâtelois a atteint 15,8 milliards de francs l'an dernier. Et le moteur économique devrait s'accélérer, tout comme le bonheur, car la saison des festivals est lancée!

Les adolescents peuvent aduler les rappeurs Bigflo & Oli et toujours rêver d’huile et de mécanique. Mais à l’avenir, les emplois dans les transports publics et les rénovations de bâtiments connaîtront un plus grand succès que ceux liés à la réparation de véhicules. Voilà une des conclusions de l’étude sur la transition énergétique de la Suisse romande proposée au cœur du rapport du PIB romand, publié récemment par les six banques cantonales romandes.

Croissance de 2,5% en 2019

Basé sur les chiffres de l’Institut CREA, ce document de référence indique que le PIB nominal du canton de Neuchâtel a atteint 15,8 milliards de francs l’an dernier. Et la dynamique va s’accélérer, avec une perspective de croissance de 2,3% cette année, et une progression encore plus soutenue en 2019 (+2,5%). Si les prévisions se confirment, le moteur économique neuchâtelois tournerait alors à plus haut régime que ses voisins, notamment par un effet de rattrapage, suite au choc conjoncturel plus violemment ressenti dans la région.

Remise en cause régulière

Mais bien au-delà des frontières cantonales, le PIB comme indicateur économique et principal outil de comparaison est remis en question. C’est régulièrement le cas depuis qu’il a été pensé dans les années 1930, pour des économies fortement industrielles et tournées vers leur marché intérieur. La salve provient cette fois d’un grand établissement helvétique, qui reproche au PIB de mal mesurer le progrès. Les critiques dépassent désormais les zones d’ombres - comment intégrer les services ménagers par exemple - pour s’arrêter sur les effets secondaires de la croissance.

Une référence utile

L’idée n’est pas de tout balayer, mais de mieux mesurer les coûts environnementaux et sociaux. Elle n’est pas nouvelle. De nombreuses initiatives ont émergé ci et là, comme l’Indice du développement humain proposé par l’ONU. Mais pour l’heure, force est de constater que le PIB reste l’indicateur de référence. Il est particulièrement utile pour connaître la tendance à venir. Soulignons qu’il demeure particulièrement pertinent pour Neuchâtel, dont le secteur secondaire représente 47,7% de l’économie.
Quant à la question du bien-être ou du bonheur, que les économistes essayent d’intégrer dans leurs modèles, une seule certitude: un pic régional est attendu cette fin de semaine, c’est Festi’neuch!

Une version de cet article est parue dans Arcinfo.