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Le palladium en pole position

Investissement

19.03.2019, par Jonathan Lara Muñoz, collaborateur Trésorerie & Négoce

A l’instar de l’écurie Mercedes en Formule 1 depuis 2014, le prix du palladium a dépassé celui de ses concurrents sur le marché mondial des métaux précieux et il ne semble plus vouloir céder sa place.

En effet, pour la première fois depuis 2002, le cours du palladium a dépassé celui de l’or et s’échange aujourd’hui à son plus haut historique, aux alentours de 50'400 francs par kilo. Ce métal, utilisé à 80% dans l’industrie automobile pour la fabrication des catalyseurs à essence, est extrait principalement en Afrique du Sud et en Russie. La demande en palladium est forte pour plusieurs raisons.

Consommateurs orientés ves les véhicules à essence

Depuis le scandale du «Dieselgate» en 2015, le cours a grimpé d’environ 61%. Le renforcement des normes antipollution européennes et chinoises ont fait grimper la demande mondiale pour ce métal. De nombreuses villes comme Amsterdam, Berlin, Londres, Madrid ou Paris ont interdit ou prohiberont la circulation des véhicules diesel. Dès lors, les consommateurs se sont plutôt orientés vers des véhicules à essence. En Europe, par exemple, la proportion de moteurs diesel est passée de 55% en 2012 à moins de 36% en 2018.

Johnson Matthey, premier raffineur mondial de palladium, a d’ailleurs déclaré que le déficit entre l’offre et la demande pourrait atteindre 1 million d’onces en 2019, contre seulement 29'000 onces en 2018. La menace de grèves dans les mines sud-africaines, le conflit entre la Russie et les Etats-Unis et les possibles sanctions contre Norilsk Nickel, premier producteur de palladium, pourraient encore amplifier les craintes de pénuries.

Vents contraires

Cependant, l’industrie automobile fait face à des vents contraires. Les tensions commerciales mondiales, l’avènement des véhicules électriques - qui représenteront environ 25% des ventes en Europe et en Chine en 2025 - de même que le ralentissement économique chinois, premier marché automobile mondial, sont autant d’éléments pouvant réduire la demande. Selon les spécialistes, le déficit d’offre devrait malgré tout durer jusqu’en 2025 au moins. D’ici là, le cours du palladium devrait donc continuer à jouer les premiers rôles.

Une version de cet article est parue dans Arcinfo.