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La consommation repart lentement

Economie

16.06.2020, par Michelle Monnier, conseillère Private Banking

L’assouplissement graduel des mesures anti-Covid permet à l’économie suisse de renouer avec une certaine normalité. Le point sur la situation conjoncturelle.

Le taux de chômage relevé par le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) a été publié la semaine dernière en légère hausse à 3,4%, mais en deçà des attentes des analystes. Toutefois le produit intérieur brut sera sensiblement impacté par cette période de quasi paralysie économique. En effet, selon les perspectives du Seco, la conjoncture devrait se contracter de 6,7% en 2020, soit la plus forte baisse de l’activité depuis 1975.

L’industrie est touchée de plein fouet par la crise, comme le montrent les chiffres relatifs aux commerce extérieur. Les exportations des segments bijouterie et joaillerie (-77%), ainsi que l’horlogerie (-72,6%), ont affiché en avril les reculs les plus importants. Le repli dans le secteur des services, plus sensible à la consommation intérieure, est encore plus marqué. Le commerce de détail, les loisirs, l’hôtellerie et les voyages sont plus particulièrement concernés. Bien que les derniers indicateurs avancés prévoient un retour à une consommation particulièrement soutenue, la majorité de ces secteurs pâtiront des pertes subies en début d’année. En outre, la situation est particulièrement délicate dans l’hôtellerie-restauration où rien ne laisse encore entrevoir une normalisation de l’activité.

Mesures budgétaires pour limiter les défaillances

Les mesures d’accompagnement mises en œuvre par les autorités politiques sont saluées par la majorité des observateurs. Toutefois, il est encore prématuré d’évaluer combien les prêts cautionnés par la Confédération et les indemnités de chômage partiel auront pu endiguer les faillites d’entreprise. En effet, certaines récessions passées ont démontré leur incidence sur le nombre de défaillances d’entreprise, en particulier lorsque le ralentissement économique s’ajoute à des problèmes structurels. Cette fois-ci, et de la même manière que lors de la crise financière de 2008-2009, les dommages ne devraient cependant pas être excessifs, en grande partie grâce aux mesures budgétaires mises en place par les pouvoirs publics.

Une version de cet article est parue dans Arcinfo.