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Déceptions indienne et chinoise

Economie

30.10.2019, par Olivier Nicolet, conseiller Private Banking

Quelques surprises. Voilà ce qu’ont réservé les principaux pays émergents lors des deux trimestres écoulés. L’économie brésilienne, par exemple, a évité une nouvelle fois une récession grâce à une croissance de 1% au second trimestre. L’Afrique du Sud et la Turquie ont aussi fait mieux que prévu, quand bien même les niveaux restent faibles (respectivement +0,9% et -1,5%). En revanche, l’Inde et la Chine ont clairement déçu. D’ailleurs, le produit intérieur brut (PIB) chinois a augmenté à son rythme le plus faible depuis 1992, soit une hausse de 6%.   

Les pays émergents souffrent de la montée du protectionnisme partout dans le monde, et de la baisse des exportations qui en découle, mais également de la faiblesse de la demande intérieure. En effet, tant la propension des ménages à consommer que celle des entreprises à investir ne laissent guère de place à l’enthousiasme.  

La bonne nouvelle provient des pratiques monétaires très souples menées par les principales banques centrales. La faible pression inflationniste et la politique monétaire plus expansionniste des pays industrialisés, en particulier celle de la Réserve fédérale américaine, sont l’occasion pour les banques émergentes d’assouplir davantage leur politique monétaire.

Dispositifs de relance mis en place

Par ailleurs, quelques pays ont déjà engagé un dispositif de relance conjoncturel. Ainsi, l’Inde a allégé la fiscalité des entreprises, la Corée du Sud prévoit d’augmenter massivement ses dépenses publiques l’an prochain et la Chine encourage ses administrations locales à émettre des emprunts afin de financer des projets d’infrastructures.

Bien que ces mesures ponctuelles soient susceptibles d’apporter un peu de soutien à l’activité, parler d’une accélération généralisée de la croissance dans les marchés émergents semble prématuré. Dans tous les cas, et à défaut d’une reprise marquée des indicateurs conjoncturels, des baisses de taux supplémentaires et la multiplication de mesures budgétaires seront vraisemblablement nécessaires, à court terme du moins.

Une version de cet article est parue dans Arcinfo.